Végétarisme : philosophie ou régime

Toutes les idées reçues sur les végétariens :

Philosophie de vie ou nouveau régime minceur ?

Le végétarisme, c’est-à-dire la non consommation de toute viande, a longtemps été considéré en France comme une pratique sectaire, un truc d’hurluberlus marginaux au comportement déviant, d’ascètes non hédonistes, pas très vaillants qui végètent dans un pays de mangeurs de viandes et de charcuteries.

Souvent défini par ce qui manque (viande, poisson…plaisir), ou par ses risques : risque de carences (en protéines, en acides aminés essentiels, en fer, en B12…) ; risque de trouble du comportement alimentaire.

Karine, 28 ans, végétarienne par choix depuis l’âge de 18 ans, pratique le roller et le rink hockey, 10 à 12 h par semaine. Elle se sent stigmatisée en famille et en société et parfois un peu honteuse de manger autrement :
« On croit toujours que je me prive. « Tu ne sais pas ce que tu rates! » me balancent les mangeurs de bidoche ! »
Flore, 24 ans, végétarienne depuis l’âge de 16 ans : « Le médecin m’a dit que mon surpoids était lié à mon mode d’alimentation, que je devais manquer de protéines, souffrir de carences ».

Souvenir personnel, du temps où j’officiais en tant que médecin d’équipes de France sportives.
J’ai souvent observé que les trois quarts des athlètes anglo-saxons étaient végétariens. Jouissant d’une très bonne condition physique, endurants et plutôt très (plus) performants, ils posaient surtout problème aux organisateurs de tournois pour qui c’était un véritable casse-tête de les nourrir. On leur proposait quelques crudités. Au mieux, une omelette nature…
Cela montre l’ignorance de ce qu’est le végétarisme…

Particularisme alimentaire le plus répandu dans le monde (Lecerf, 2003), 2 % de la population en France, 40% en Inde, soit près de 500 millions de personnes), le végétarisme est le fondement des traditions culinaires de la plupart des civilisations qui, parfois faute de viande ou par principe religieux (non violence dans l’hindouisme), ont réussi à se nourrir correctement.
Par une recherche de la juste proportion entre les différents aliments, en associant, par goût, les céréales et les légumineuses. En élaborant des plats, selon le principe de la complémentation, connue depuis toujours et qui permet de se procurer les 8 acides aminés essentiels indispensables pour l’organisme : riz au safran et fèves, plat d’hiver de la gastronomie persane ; riz et lentilles en Inde ; pâtes et petits pois en Italie ; semoule et pois chiches en Afrique du nord ; maïs et haricots rouges en Amérique du sud ; riz et soja en Chine…
Les hommes sont ainsi parvenus, depuis longtemps et pendant longtemps (jusqu’à récemment ??) à rééquilibrer empiriquement la valeur protéique de leur alimentation, sans ou avec peu de protéines animales.

– Manger autrement – Lecerf, 1986

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